L'information géographique - Vol. 75 (1/2011)
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Cet article propose d’éclairer la manière dont une approche par le territoire peut être utile méthodologiquement pour une recherche qui traite des fondements et des transformations du nomadisme. La notion de territoire permet notamment d’opérer un travail de remise en cause de l’opposition figée entre nomadisme et sédentarité, qui a été longtemps naturalisée et qui continue souvent de l’être, à travers l’utilisation qui en est faite pour qualifier le devenir fluide et mobile des sociétés occidentales. Cette analyse souligne que la mobilité et la fluidité ne suffisent pas pour appréhender la territorialité nomade. Elle invite à repenser le nomadisme à partir des relations qui se jouent entre espace et pouvoir et incite, in fine, à plus de prudence sémantique quant au transfert de la notion de nomadisme à des situations hétérogènes, surtout dans les cas où cela évacue tout enjeu en termes de relations de pouvoir.
This paper intends to show how an approach in terms of territory can be methodologically useful in a research that deals with the backgrounds and the changes of nomadism. We find that the notion of “territory” allows to challenge the frozen opposition between nomadism and sedentarity, a long accepted opposition that is still very used, especially to qualify the fluidity and mobility of our changing western societies. This analysis proves that mobility and fluidity are not sufficient to understand the nomad territoriality. It requires a new way of thinking nomadism, starting from the relations created between space and power. It also calls for more semantic caution regarding the transfer of the notion of nomadism to situations that are heterogeneous, especially when this transfer removes the relations of power that are at stake.