Le groupe de recherche interdisciplinaire sur le développement régional, de l’Est du Québec (GRIDEQ) illustre l’une des lignes de transformation des sciences sociales québécoises : initialement proche de la discipline sociologique, il s’est progressivement rapproché de la science régionale en proposant une analyse sociale et interdisciplinaire des territoires au Québec. Il a développé dans cette trajectoire un intérêt spécifique pour la place de l’action collective au sein des structures territoriales, une tension qui, initialement inconfortable, donne lieu depuis les années 1990 à un regain intellectuel autour d’une conception constructiviste et dynamique du territoire, où les individus et les groupes sociaux restent les moteurs essentiels. Dans le cadre d’une nouvelle économie politique, leurs mobilisations ouvrent à envisager les territoires comme construits par des mouvements communautaires et sociaux.