Cet article pose la question de l’enseignabilité des phénomènes inconscients mobilisés par les apprentissages linguistiques. Pour répondre à cette question, on propose d’abord une mise au point sur les notions de langue, de la langue, d’insu et d’inconscient, puis un examen critique de la notion de « maitrise de la langue » qui organise les programmes, mais qui a des effets appauvrissants sur les conceptions et les activités proposées aux élèves dans le domaine de l’enseignement-apprentissage du français langue première. Il existe en effet des liens très étroits entre l’usage de la langue et le développement psychique des élèves, ce dont la formation des enseignants et les pratiques de classe devraient tenir compte ; à cette fin, on avance l’idée d’une formation clinique des enseignants de français avant de présenter deux études de cas qui illustrent cette nécessité.