La bande dessinée est une invitation permanente à l’étude génétique. Saturé de dossiers documentaires, de révélations des sources, de making-of et d’entretiens, légitimé par des cotes spéculatives qui le rapproche des enchères organisées pour les oeuvres d’art, l’espace éditorial du neuvième art est une invitation permanente à l’étude des processus complexes et labyrinthiques de ses naissances. La réponse qu’une génétique peut proposer à un tel appel (lui-même produit par une culture génétique qui depuis trente ans a progressivement teinté les approches universitaires de la bande dessinée) relève du défi, notamment en raison de l’hybridité des matériaux convoqués et des transactions permanentes entre tous les actants de la chaîne de publication.