Pendant les premières décennies du XIXe siècle, l’engouement pour les scènes historiques intimistes et anecdotiques de la peinture dite « genre anecdotique » ne se limitait pas au monde du Salon, des collectionneurs et de la critique. Cet article examine la réception de cette peinture à partir d’une source peu étudiée : les almanachs dédiés aux femmes. Bon marché et largement diffusés, les almanachs littéraires constituent un médium accessible à une grande partie de la classe moyenne. Suivant l’exemple du fameux Almanach des dames, nombre d’entre eux étaient illustrés de gravures de reproduction d’après des peintures anciennes et contemporaines. La peinture de « genre anecdotique », avec son approche sentimentale et souvent moralisatrice de l’histoire, y tient une place particulière et révélatrice, qui mérite d’être examiné de plus près.