L’objet de cet article est d’apporter une contribution à l’éclairage des modalités concrètes de la Gouvernance Territoriale des systèmes productifs alimentaires. Plus précisément, nous nous attachons à approfondir les mécanismes institutionnels qui soutiennent les processus de coopération et de protection des actifs. Nous mobilisons à cette fin les apports de la littérature en Économie Institutionnelle sur la pluralité des mécanismes de garantie de la coopération, que nous intégrons dans une perspective historique permettant d’identifier les processus d’adaptation des accords aux évolutions des espaces qui les accueillent (NORTH, 1990 ; GREIF, 2005). En les resituant dans des jeux d’acteurs tels que décrits par l’Économie Géographique Évolutionnaire (BOSCHMA et FRENKEN, 2011), nous mettons l’accent sur la dualité des mécanismes de garantie destinés à spécifier et à maintenir les accords pour interpréter la capacité des acteurs à agir sur leur développement (MAZE et MENARD, 2010). Notre lecture de la Gouvernance Territoriale insiste sur le principe d’institutions destinées à atténuer l’incertitude en tant que premier pas du développement économique. Cette recherche s’appuie sur une réinterprétation des relations vignoble-négoce au sein d’un système territorial doté d’une gouvernance particulièrement élaborée, le Champagne.