À partir d’une enquête de terrain effectuée dans le Souss-Massa (Maroc) auprès de 45 ménages retraités français, cet article questionne l’inscription dans un nouveau lieu de vie à la retraite et en migration. À partir d’une analyse des pratiques centrées autour de l’espace domestique, l’article propose une définition du « chez-soi » en migration de retraite à l’international, qui intègre à la fois les éléments matériels du logement et les pratiques immatérielles qui contribuent à recréer un sentiment de familiarité à l’étranger. L’étude de cas des retraités français au Maroc permet de mettre en avant des éléments constitutifs de la redéfinition de ce « chez-soi » et sa pratique : les lieux de vie et modes d’habiter qui dépendent de réseaux et d’infrastructures inhérents à l’espace migratoire ; la présence d’un entre-soi rassurant et familier ; la prise en compte de la famille dans les choix résidentiels ; une bi-résidence avec un logement en France qui s’inscrit dans un espace relationnel constituant l’espace migratoire de la retraite.