La présente étude porte sur l’emploi de l’épithète « républicain » appliquée au jeune héros dans quelques romans de la monarchie de Juillet. L’hypothèse avancée est celle d’un emploi politiquement désémantisé du terme, qui renverrait à une image sociale admise de la jeunesse de 1830. Suivant une démarche sociocritique, nous essayons de reconstruire cette image, tout en interrogeant la réappropriation de représentations symboliques dominantes par les moyens propres de la fiction romanesque, dans un corpus varié qui inclut des oeuvres publiées et non publiées, canoniques et non canoniques. Trois cas de figure sont abordés au sein de l’étude, selon que l’étiquette « républicain » est revendiquée par le héros, collée au jeune homme par le personnel romanesque plus âgé, ou employée tour à tour par l’ensemble des entités narratives – y compris le narrateur – pour redéfinir l’identité du héros.