
LITTÉRATURE Nº 218 (2/2025)
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Et si la création critique se caractérisait (aussi) par une disposition intérieure, une disponibilité à l’indétermination, un plaisir à échapper aux postures d’autorité et aux paradigmes établis ? Faute de détenir une réponse à cette question, je vous invite à esquisser le geste de quelques échauffements aussi préparatoires qu’hypothétiques, sans aucune garantie de résultat, pour favoriser ce que je propose d’appeler : « la cherche ». Si l’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art, la cherche rappelle à la recherche qu’elle aussi peut être un art vivant. Elle est à la recherche ce que la performance est à la représentation : un plus-que-présent qui n’arrive qu’une seule fois. Et à qui ? Tandis qu’est chercheur · e une personne qui fait de la recherche, la cherche défait de la personne. Sans doute en avez-vous déjà fait l’expérience. Souvent, c’est un vertige qu’accompagne un « ah mais voilà ! c’est ça ! » On essaye ensemble ?
Could creative criticism (also) be characterized by a certain inner disposition, an openness to indeterminacy, a pleasure in escaping authority positions and established paradigms ? Since I have no answer to this question, I shall instead invite you to join me in a “yoga warm-up” of sorts, hoping (with no guarantee of success) to foster what I propose to call « the search ». If art is what makes life more interesting than art (as Robert Filliou said), then “the search” reminds research that it too can be a living art. To “search” is to research what performance is to representation : something more-thanpresent that only happens once. And to whom ? While a researcher is a person who conducts research, the search undoes the person. You have probably already experienced this. Often, it is like a moment of exhilaration accompanied by an “Oh ! Right ! That’s it !” Shall we give it a try ?