
ANNALES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE Nº 421 (3/2025)
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Loin de l’image du désordre qui le traverse d’ordinaire à la lecture des archives de la régulation, le voisinage est un outil sur lequel s’appuie la police afin d’exercer un contrôle plus actif sur le territoire urbain et sur sa population. Dans les villes des départements annexés de l’Empire napoléonien, celle-ci apparaît en effet comme une institution enracinée dans un quartier et dans son tissu social. Au contact des habitants, les commissaires de police exercent leur action grâce à l’existence de pratiques et d’institutions de contrôle communautaire souvent restées en place malgré l’imposition des institutions franc¸aises. Loin d’être à sens unique, les relations entre la police et le voisinage font apparaître les intérêts mutuels et les liens d’interdépendance. Des groupes de voisins s’appuient ainsi volontiers sur les forces de l’ordre pour faire cesser les troubles qui menacent leur cohésion ou leur tranquillité.
Far from the image of disorder derived from a reading the archives of the regulatory authorities, the neighborhood was a means used by the police to exercise stricter control over urban areas and their populations. In the cities of departments annexed by the Napoleonic Empire, the police appeared to be an institution rooted in the neighborhood and its social fabric. In contact with local residents, police commissioners carried out their work through the existence of community control practices and institutions that often remained in place despite the imposition of French institutions. Far from being one-sided, relations between the police and the neighborhood revealed mutual interests and interdependence. Groups of neighbors willingly relied on the police to put an end to disturbances threatening their cohesion or tranquility.