
Romantisme N°210 (4/2025)
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Issu de la plus fine aristocratie de son temps, l’écrivain Astolphe de Custine témoigne d’un attachement tout particulier à la conservation de la vieille urbanité, en dépit des bouleversements opérés dans les moeurs par la Révolution. Ses romans, peintures d’une société aristocratique en pleine mutation, interrogent l’usage de la politesse tel que les codes de civilité le prescrivent, tiraillé entre tradition et reconfiguration, mais surtout jeu d’apparences. En réaction à cette comédie sociale, les héros proposent une autre voie, celle de la « politesse du coeur », synthèse entre héritage aristocratique, vertus chrétiennes et sensibilité romantique. Custine fait alors de cette aspiration à une politesse régénérée, bientôt promue par les manuels de savoir-vivre de la seconde moitié du XIXe siècle, un enjeu littéraire et moral.
Hailing from his era’s most sophisticated aristocratic elite, the writer Astolphe de Custine shows a particular attachment to preserving old-school courtesy, despite the Revolution’s disruptive impact on manners and etiquette. His novels depict an aristocratic society in the throes of profound change. They question the use of politeness as promoted by codes of civility, torn between tradition and reform, and above all outward demeanour. In response to this social comedy, his heroes propose an alternative: “politeness from the heart”, a blend of aristocratic heritage, Christian virtues and romantic sensibility. In this way, Custine makes the quest for a new form of politeness, which would soon be promoted by etiquette guides in the second half of the 19th century, a literary and moral challenge.

