
Romantisme N°210 (4/2025)
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Dans les manuels de politesse publiés au XIXe siècle, les « cérémonials » décrits revêtent une dimension éminemment théâtrale. Il n’est pas étonnant que, à la fin du siècle, le théâtre comique se plaise à montrer et à questionner les normes du savoir-vivre. C’est le cas dans Madame Sans-Gêne (1893) de Victorien Sardou et Émile Moreau, et dans La Dame de chez Maxim (1899) de Georges Feydeau. Ces oeuvres mettent en scène une femme issue du peuple, qui se trouve plongée (comme) par hasard dans une haute société, dont elle tente d’adopter les codes policés. Cependant, elle échoue à tenir son rôle dans cette comédie sociale et transgresse les règles de politesse de manière spectaculaire. Le code mondain est alors mis à mal par ces personnages d’origine modeste. Les dramaturges montrent que le choc des usages de politesse est aussi un choc des classes sociales, propice aux effets comiques.
In the etiquette guides published in the 19th century, the “ceremonials” described have an eminently theatrical dimension. It is not surprising that, at the end of the century, comic theatre delighted in portraying and questioning standards of etiquette, as is the case in Madame Sans-Gêne (1893) by Victorien Sardou and Émile Moreau, and La Dame de chezMaxim (1899) by Georges Feydeau. These works depict a female commoner who finds herself thrust (as if) by chance into high society, where she attempts to adopt the codes of refinement. However, in this social comedy she fails to fulfil her role and spectacularly breaks the rules of etiquette. High society codes are seen to be derailed by such characters from modest backgrounds. The playwrights show that the clash between manners reflects a clash between social classes, providing fertile ground for comic effect.

