
Langages Nº 240 (4/2025)
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Cet article examine la définitude en français de la côte du Mississippi (MGCF), une variété coloniale parlée à Delisle (États-Unis). Le MGCF a survécu jusqu’au XXe siècle malgré une forte influence de l’anglais et une inflexion du nombre très réduite. L’article met en lumière le rôle morpho-phonologique de consonnes flottantes, notamment [z], interprétées comme marqueurs de dénombrabilité. Encodés lexicalement, ces segments s’agglutinent à l’initiale des noms et activent des traits syntaxiques de nombre. L’analyse confirme la vitalité de la distinction massique/comptable en MGCF et propose une modélisation intégrée de la morpho-syntaxe nominale dans les variétés françaises en contexte de contact.
This article examines (in)definiteness in Mississippi Gulf Coast French (MGCF), a colonial variety spoken in Delisle (USA). MGCF has survived into the 20th century despite strong English influence and minimal number inflection. The study focuses on how countability is expressed through interactions at the phonology-syntax interface. In particular, it analyzes floating consonants such as [z], which surface in liaison contexts and become lexicalized i noun onsets. These segments function as morphophonological markers of countability and quantity. The paper argues that such features are encoded syntactically but realized phonologically. MGCF encodes mass-count distinctions without overt inflection, relying on templatic and lexical strategies. The findings support a feature-driven model of nominal classification in contact varieties.