
REVUE D'ÉCONOMIE RÉGIONALE ET URBAINE (4/2025)
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Au Mexique, l’émergence de complexes urbains multifonctionnels privés marque un tournant dans les logiques de privatisation et de fermeture de la ville depuis 2010. Ces projets concentrent des édifices résidentiels et commerciaux, des bureaux et des activités de loisir, le tout dans un périmètre délimité et sécurisé à destination des classes sociales aisées. Cet article analyse la figure du complexe urbain multifonctionnel privé en tant que révélateur des transformations des modes de production de la ville privée au Mexique. La création originale d’une base de données recensant 79 projets associée à une enquête de terrain permet de comprendre comment la mobilisation de capitaux financiarisés par un réseau social exclusif devient un levier de pouvoir dans la gouvernance et la gestion urbaines. Gérés par des fonds d’investissements mexicains, les complexes urbains multifonctionnels privés apparaissent comme un outil et un support du développement financier des métropoles, renforçant également la polarité socio-spatiale des métropoles.
Since 2010, new types of urban projects in Mexico - privately-owned multifunctional urban complexes- have marked a turning point in the logic of city closure. These projects concentrate residential and commercial buildings, offices, and leisure activities, all within a delimited, secure perimeter aimed at the affluent social classes. This article mobilizes the figure of the multifunctional urban complex as a revelation of transformations in the modes of production of the private city in Mexico. The creation of a database of over 79 projects reveals a continuity in the production logics of closed neighborhoods, but a rupture in terms of the scale and urban form they imply, and their location. The novelty of these buildings, which are intended to be true urban centralities, lies in the combination of functional diversity, enclosure and verticalization of residential spaces, but at the service of a specific category of population. A field study shows how the mobilization of financial capital by an exclusive social network becomes a lever of power in urban governance and management. Managed by investment funds, these spatial entities appear to be a tool and a support for the financial development of the country’s metropolises, also reinforcing the socio-spatial polarity of the metropolises.
