Depuis le début des années 2000, l’oenotourisme bordelais est en plein développement, son marketing s’appuyant entre autres sur la valorisation de l’environnement paysager et culturel du vignoble. Nous cherchons à déterminer dans quelle mesure l’oenotourisme peut dès lors contribuer à une différenciation des terres viticoles selon leur environnement patrimonial et introduire de nouveaux attributs d’explication du prix du foncier viticole sur le marché des vignes. Pour cela nous analysons les prix de ventes de vignes enregistrées par la SAFER entre 2002 et 2010. L’article se propose de renouveler la lecture des prix du foncier viticole bordelais jusqu’ici essentiellement expliqués par les classements des châteaux et les appellations d’origine contrôlée. Nous montrerons notamment que la proximité à une route des vins ou à des sites culturels et naturels à potentiel touristique pourrait être valorisée sur le marché du foncier. Le développement de l’oenotourisme serait dès lors susceptible d’induire une restructuration du territoire viticole bordelais autour de certaines ressources spatiales spécifiques.