Annales de Géographie n° 678 (2/2011)
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La primauté des administrations centrales dans la gestion des villes africaines est bien connue. La gouvernance, conçue comme mode de gestion pluraliste, a été introduite dans les pays du sud par les bailleurs de fonds, afin d’infléchir le centralisme. Au Gabon, comme dans tous les pays africains, la gouvernance accompagne désormais toutes les réformes qui touchent aux modes de gouvernement des villes, notamment dans le domaine des services de base. Le succès médiatique et politique de cette notion traduit-il pour autant le recul de l’interventionnisme étatique ? L’étude du jeu d’acteurs dans la gestion des déchets à Libreville illustre une évolution majeure : l’association croissante de partenaires privés dans les politiques publiques. Mais elle montre aussi la manière dont les autorités étatiques freinent le désir d’émancipation des autorités municipales et le besoin d’affirmation de la société civile dans les processus décisionnels. Le texte révèle ainsi qu’à l’opposé des discours sur la décentralisation et la bonne gouvernance, le pouvoir central reste dominant dans la gestion des affaires urbaines.
The supremacy of central administrations in African cities management is a well known fact. The governance, as a pluralist management model, was introduced in Southern countries by the financers in order to minimize the excessive centralization of the urban management. As in all African countries, in Gabon this notion henceforth accompanies all city government reforms, particularly in infrastructures and utilities sector (water supply, garbage collection, public transportation...). Does the governance success both in media and in political discourses express a true change in city management model in Gabon ? Are local governments more powerful ? The analysis of the interactions between actors involved in waste management reveals a major evolution: an increasing commitment of the private sector in the public policies. But this study also shows that central administrations slow down local authorities’ emancipation in the decision-making process. This reveals that contrary to the official discourse on decentralization and strengthening of local governments, central authorities dominate cities management.