
Annales de Géographie n° 700 (6/2014)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
La muraille terrestre d’Istanbul compose un territoire identifié de l’informel, dans ses trois principaux registres : habitat, activités économiques, pratiques quotidiennes. Ces usages parviennent à se maintenir envers les discours et opérations sporadiques de « nettoyage », car ils remplissent un rôle régulateur à plusieurs niveaux : économique, urbain, social, psychologique et symbolique. Des compromis pratiques s’établissent entre les différents acteurs impliqués, usagers comme autorités, pour maintenir ces « soupapes » régulatrices de la vie urbaine et plus globalement sociale, reconnues comme utiles mais illégitimes. Une chronique des quinze dernières années de ce territoire permet de mettre en regard les stabilités et résiliences à l’oeuvre avec des changements amenés dans ces processus par les pratiques récentes de régénération urbaine.
Istanbul’s ancient city walls are a territory of informal uses, in three domains : housing, economic activities and daily social practices. Despite calls for “clearance” and sporadic operations towards that end, these uses manage to survive, because of their regulatory role in economic, urban, social, psychological and symbolic terms. Practical compromises are built by the different agents, both users and authorities, to maintain these “valves” of urban life and general life in society – recognized as useful but not legitimate. À chronicle of the past fifteen years allows comparison of the remaining stabilities and resiliencies with certain changes in those processes induced by the recent urban renewal schemes.