L'information géographique - Vol. 75 (3/2011)
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Les migrations internes à l’Afrique de l’Ouest sahélienne ne sont pas nouvelles, mais leur intensification à la suite de sécheresses répétées et des mutations territoriales plus ou moins liées ont conduit à ce qui pourrait être qualifié de conflits environnementaux. Les réserves d’espace mises en place à l’époque coloniale, comme le Parc du W autour de la frontière fluviale du Niger, du Burkina et du Bénin observé ici, concentrent les visées divergentes de populations sédentaires installées en périphérie et de populations mobiles qui les rejoignent dans la concurrence pour l’accès à la terre. La déqualification progressive de la réserve amplifie le conflit autour du droit foncier. Gestion traditionnelle et collective des anciens sédentaires ou enregistrement individuel des nouveaux arrivants d’origine nomade, le statut de la terre est au coeur des conflits les plus ordinaires.
Internal migrations in Sahelian West Africa are nothing new, but their intensification following repeated periods of drought and territorial changes more or less related to these is leading to what could be called environmental conflicts. In the reserve areas established in colonial times, like W National Park around the fluvial border of Niger, Burkina and Benin observed here, are concentrated the divergent aims of sedentary populations settled at the periphery and moving populations who arrive and get involved in the competition for access to land. The steady degradation of the reserve amplifies the conflict over land rights. With traditional collective management of former sedentary communities or individual registration of new arrivals of originally nomadic people, the status of the land is at the heart of the most ordinary conflicts.