Annales de géographie n° 708 (2/2016)
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Cet article propose de discuter des approches rigides et standardisées du quartier qui prévalent dans les études sur les « effets de quartier ». En étudiant les zones que plus de 650 habitants de l’agglomération parisienne (enquête SIRS « Santé, Inégalités et Ruptures sociales ») définissent comme étant leur quartier de résidence, il s’agit d’abord d’analyser comment la taille des quartiers perçus varie selon la morphologie urbaine et sociale des espaces résidentiels mais aussi selon le profil sociodémographique des habitants et leurs rapports au quartier. Après avoir constaté que les habitants de Paris intra-muros et des espaces socialement favorisés perçoivent leur quartier comme une zone sensiblement plus étendue que les autres habitants, l’idée est de souligner les erreurs de quantification et d’interprétation des effets de quartier auxquels s’exposent les études lorsqu’elles considèrent les quartiers comme des unités spatiales de taille constante (mailles administratives ou zones circulaires) et négligent ainsi les capacités différenciées des populations à s’approprier leur quartier de résidence.
The present paper aims to discuss standardized and rigid approaches to neighbourhood existing in the literature on neighbourhood effects. Investigating the perceived neighbourhoods of 650 inhabitants of the Paris metropolitan area (« Santé, Inégalités et Ruptures sociales » survey), the article first analyzes the variability in size of perceived neighbourhoods according to the urban and social characteristics of residential areas, but also according to the sociodemographic profiles of inhabitants and their neighbourhood experiences. As perceived neighbourhoods are found to be five times larger in Paris than in small suburban municipalities and four times larger in rich than in poor areas, we aim to underline errors in estimation and interpretation of neighbourhood effects which may emerge in studies when they consider “constant size neighbourhoods “(e.g.administrative units or circular areas) and neglect the different capacities that populations have in experiencing their neighbourhoods of residence.