Annales de géographie - n°720 (2/2018)
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Cette contribution propose d’expliciter les conditions théoriques et pratiques qui rendent possible la comparaison des luttes urbaines dans des contextes géographiques distincts, dans le cas présent les villes de San Francisco et de Valparaíso. Ces luttes urbaines sont caractérisées par des objets et des formes d’actions collectives distincts. Elles sont analysées à partir des outils de la géographie sociale, aidée de la sociologie pour en distinguer les spatialités. Ainsi, une première étape d’explicitation de la comparaison situe ses conditions de possibilité dans les formes de réflexivité et d’engagement du chercheur sur ses terrains de recherche. Cette comparaison interroge dans un second temps la construction des objets des luttes, en lien avec l’analyse des contextes plus larges qui leur font prendre forme. Elle met en avant la constance des luttes contre la dépossession au fondement des mobilisations urbaines. Enfin, les contextes propres à ces actions collectives sont approfondis à partir de la comparaison des controverses spatiales locales, qui constituent un outil pertinent d’analyse du positionnement des acteurs en lien avec la dimension spatiale des objets contestés. Ces controverses apparaissent enfin comme le moment privilégié de l’observation des processus de territorialisation liés aux mobilisations des habitant.e.s.
This paper intends to shed light on the theoretical and practical ways in which the comparison of urban struggles in distinct contexts can be conducted, in this case San Francisco (United-States) and Valparaíso (Chile). These urban struggles, which encompass distinct subjects and repertories of contention, are analyzed through the lens of social geography and sociology, to highlight their spatial dimensions. As a first step, the conditions for making the comparison possible lay within the researcher’s reflexivity and engagement while doing fieldwork. This contribution then analyses the subjects at the centre of struggles and the way that contexts shape them. It emphasizes the consistency of anti-dispossession motives in the actors’ discourses and actions. Finally, while going deeper into the cases studied, spatial controversies appear as both an analytical concept and a practical way to elaborate on the actors’ positions in relation to the spatial dimension of the subjects of contestation. In the controversies, people’s mobilization around the systems of municipal regulation stands out as particularly interesting cases of territorialization processes.