Annales de géographie - n°720 (2/2018)
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La multiplication à grande échelle de complexes résidentiels fermés et sécurisés d’entrée de gamme est particulièrement prégnante dans le Gauteng et en Afrique du Sud en général. Fondées sur une financiarisation ordinaire des ménages et un rapport à l’anxiété de ces derniers tant pour la sécurité des biens et des personnes que pour la pérennité d’un investissement, ces gated communities d’un nouveau genre participent à la transformation sociale sans précédent de la métropole et à la construction d’une classe moyenne via l’accès au crédit bancaire, notamment pour les citadins qui quittent les townships. Les relations banques-promoteurs immobiliers et le rôle des promoteurs dans l’orientation de leur clientèle en fonction de ce qu’ils imaginent être des parcours résidentiels types, apportent un nouvel éclairage sur les raisons du succès hégémonique de ces complexes fermés. L’analyse croisée de trois types de regard, celui des acteurs privés de la ville, celui des habitants et celui de la collectivité, met en lumière la complexité des mécanismes en jeu et donne une vision transversale des logiques économiques de cet objet multiforme.
The large-scale proliferation of enclosed and secured entry-level residential complexes, where the emerging middle classes settle, is particularly prominent in Gauteng and South Africa in general. These gated communities of a new kind are based on the financialization of households thanks to loans and their residents relationship with anxiety, both for the security of goods and people and for the sustainability of their investment. Via these dynamics, they contribute to an unprecedented social transformation of the metropolis and the construction of a middle class through access to bank credit, especially for city dwellers who leave the townships. The relationship between banks and developers and the role of developers in orienting their clientele towards what they imagine to be an aspirational residential experience reveal the reasons for the hegemonic success of these closed complexes. By cross-analysing the perspectives of urban private actors, residents and communities, we can highlight the complexity of the mechanisms involved, as well as a transverse vision of the economic strategies behind this multifaceted development.