Aux Nords et aux Suds, les périphéries métropolitaines connaissent des transformations importantes de leur morphologie, leur composition sociale ainsi que des pratiques urbanistiques qui les façonnent. Imbriquées dans le processus de métropolisation et le paradigme de croissance qui l’accompagne, ces territoires deviennent des espaces stratégiques. Par l’entrée du logement social, l’article interroge la manière dont les politiques de maîtrise de l’étalement urbain par la densification renforcent paradoxalement l’urbanisation et font des périphéries de nouveaux espaces de renouvellement du capital. La réflexion s’appuie sur la mise en regard des communes autour de Rabat (Maroc) et de Lyon (France). Elle repose sur une approche qualitative, basée sur des entretiens semi-directifs et l’analyse de documents de planification. L’article commence par une analyse des politiques de densification dans les deux pays, d’un côté par le renouvellement urbain et de l’autre par l’ouverture à l’urbanisation. Au croisement des deux terrains, il explore ensuite la fabrique urbaine périphérique à l’aune de la négociation de la densification à travers les partenariats public-privé. Enfin, l’article explore la manière dont les différents périmètres de densification concourent à l’attraction d’acteurs privés renforçant la fabrique capitaliste de l’urbain.