L'Information géographique (1/2018)
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Cet article réexamine, à la lumière de la séquence électorale de 2017, la façon dont la géographie raconte l’espace français et la trajectoire des territoires qui le constituent. Cette lecture, d’abord destinée à la géographie scolaire, mais qui imprègne plus largement les représentations que se font les Français de leur territoire, était fondée, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale sur le rôle moteur joué par le modèle républicain intégrateur des territoires et des populations qui les habitent. Or, le doute a envahi le débat public quant à ce modèle, alors même que celui-ci reste prégnant dans les manuels scolaires. Il en résulte des lectures simplificatrices de la géographie de la France, fondée sur des catégories sociales et spatiales approximatives, où l’on tend à opposer les métropoles intégrées et mondialisées aux périphéries rurales et périurbaines en voie de paupérisation et de marginalisation. Les campagnes électorales pour les présidentielles puis les législatives de 2017 ont beaucoup mis l’accent sur cette opposition entre les élites mondialisées et les oubliés. Quelques propositions peuvent être formulées pour préciser et nuancer, à partir des résultats des scrutins, la cartographie de la marginalisation politique.
After the 2017 election cycle, this paper reviews the way in which the geography tells about France and the trajectories of its constituent territories. Since the Second World War, this reading – at first intended for a scholar public - was founded, on the role of the Republican model which integrates populations and territories. Since the beginning of the new millenium, the doubt have overwhelmed the public debate about the efficiency of the Republican model. As a result, simplifying readings of France geography were produced, based on approximate social and spatial categories. These interpretations tend to oppose metropolitan areas which are increasingly globalised and competitive and peri-urban and rural regions in a process of impoverishment and marginalisation. 2017 election campaign played on this opposition between the globalised elites and the forgotten. Some proposals based on the electoral results can be formulated to clarify and nuance the cartography of political marginalisation.