Annales historiques de la Révolution française n° 354 (4/2008)
Numéro épuisé
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En 1793 fut aboli le titre de maréchal de France. S’il survécut quatre ans aux profondes transformations de la société et de l’armée sous la Révolution, c’est parce que, au temps de la monarchie constitutionnelle, l’Assemblée tenta de réformer cet éminent titre pour en faire le plus haut grade militaire. En s’inspirant des critiques portées à l’encontre du maréchalat et du commandement des armées en général, et en agissant parfois selon les circonstances, les députés essayèrent de redonner à ce titre prestigieux un crédit qui paraissait avoir été entamé par les abus de la monarchie d’Ancien Régime. L’échec des maréchaux de Rochambeau et de Luckner mit un terme à ces entreprises. La dignité « rétablie » en 1804 n’était pas exactement similaire, bien que reprenant certaines traditions d’Ancien Régime en même temps que certaines réformes révolutionnaires.
In 1793, the title of marechal de France was abolished. If it had survived four years of profound transformations in society and within the army itself under the Revolution, it was because the Constituent Assembly tried to reserve this distinguished title for the highest military rank. Influenced by the criticisms of the marechalat and the command of armies in general, and at times acting according to changing circumstances, the deputies endeavored to restore to this prestigious title a credibility tarnished by the abuses of the Old Regime Monarchy. The failure of the marechaux of Rochambeau and Luckner ended these efforts. The dignity « restablished » in 1804 was not exactly the same, even though it revived certain traditions of the Old Regime as well as maintained some reforms from the Revolutionary period.