Annales historiques de la Révolution française n° 357 (3/2009)
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La distinction entre modérés et extrémistes dans l’Italie occupée par les troupes françaises entre 1796 et 1799 a longtemps été pensée au travers d’une dichotomie : d’un côté, les modérés, afi n de sauvegarder leur position socio-politique auraient refusé tout compromis avec une vision nouvelle de la société italienne révolutionnée, d’un autre côté, les extrémistes, s’inspirant du modèle jacobin français, auraient défendu la naissance d’un État national unitaire dans la péninsule. Toutefois, cette distinction se révèle désormais peu convaincante : l’exemple de Pietro Avogadro, noble, extrémiste jacobin, refugié piémontais dans la Cisalpine et pourtant adversaire résolu de l’unité italienne montre la complexité de la dimension politique et idéologique du patriotisme italien.
The distinction between moderates and extremists in an Italy occupied by French troops between 1796 and 1799 has long been regarded as marked by a fundamental dichotomy: on one hand, moderates safeguarding their socio-political position refused any compromise with a new vision of revolutionary Italian society; on the other, extremists, inspired by the French model, defended the birth of a national unitary State in the peninsula. Yet this sharp distinction remains unconvincing. The example of Pietro Avogadro, noble, Jacobin extremist, Piedmontese refugee in the Cisalpine Republic, yet resolute adversary of Italian unity reveals the political and ideological complexity of Italian patriotism.