Annales historiques de la Révolution française n° 358 (4/2009)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
En 1794 et 1795, suivant le parcours des armées révolutionnaires, des commissions sont envoyées en Europe septentrionale pour y confisquer oeuvres d’art, livres et spécimens d’histoire naturelle. Les confiscations d’histoire naturelle vont être justifiées par trois discours : le discours martial, le discours physiocratique et le discours républicain. La pratique des saisies naturalistes vise alors les clercs et les émigrés comme en France à partir de 1792. Les spécimens confisqués sont destinés tantôt au Muséum d’histoire naturelle tantôt aux futures collections départementales selon leur rareté : les pièces rares sont envoyées au Muséum pour compléter les collections de l’institution centrale dans une perspective encyclopédiste ; les plus communes sont destinées aux futurs musées départementaux liés aux écoles centrales dans une perspective ouvertement pédagogique.
In 1794 and 1795, following the paths of the revolutionary armies, “commissaries” were sent into Southern Europe to confi scate works of art, books and specimens of natural history. The confi scations of natural history were justifi ed by three rationale : the martial, the physiocratic, and the republican. The practice of seizures was chiefl y aimed at ecclessiastics and emigres, as in France beginning in 1792. The specimens confiscated were destined sometimes for the Museum of Natural History sometimes for the departmental collections, depending on their rarity : the rare objects were sent to the Museum to complete the collections of the central institution in an encyclopedist perspective ; the more common objects were sent to the future departmental museums linked to the “écoles centrales” with a openly pedagogical intent