Annales historiques de la Révolution française nº394 (4/2018)
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Le théâtre italien, qui a fait les riches heures de l’Hôtel de Bourgogne où il a inspiré Molière, subit plusieurs crises au XVIIIe siècle, et sa fusion avec l’Opéra-Comique en 1762 n’aide guère à sa survie. La troupe, le répertoire relèvent de plus en plus des Français. Que reste-t-il de ce genre essentiel à la comédie, au vaudeville et à la pantomime à l’heure de la Révolution ? Les soucis budgétaires de la Comédie-Italienne sont endémiques, le rire se perd dans des bluettes amoureuses ou des pièces vertueuses de circonstance, les auteurs traditionnels ont été remplacés, des crises minent la troupe. Pourtant, le répertoire italien profite d’autres lieux désormais ouverts dans Paris, notamment sur les boulevards (à l’Ambigu-Comique, chez les Jeunes Artistes, les Grands-Danseurs, etc.), ou inspire la création contemporaine. Celle-ci fait régulièrement allusion aux foires parisiennes où ont triomphé les tréteaux comiques, laisse vivre les arlequinades, réécrit des textes de la première moitié du siècle. 73 pièces du répertoire de la période 1717-1766 continuent d’être mises à l’affiche.
The Italian theater that once prospered at the Hotel de Bourgogne, where it inspired Moliere went through several crises in the eighteenth century, and its fusion with Comic Opera in 1762 scarcely favored its survival. The troupe, as well as the repertoire, became more and more French. What remained of this essential genre of comedy, from vaudeville to pantomime, at the time of the Revolution ? Budgetary worries afflicting Italian Comedy were endemic ; its laughter surrendered to lighthearted songs, or « virtuous » works of circumstance ; traditional authorswere replaced ; crisesweakened the troupe. Yet the Italian repertoire graced other newly found places in Paris, notably the boulevards (at l’Ambigu-Comique, the Jeunes Artistes, les Grands-Danseurs, etc.) that spured contemporary creation, with echoes of Parisian fairs where comic trestles triumphed, and in which farces were permitted to flourish, and texts from the first half of the century were rewritten. Seventy-three works in the repertoire of the period from 1717 to 1766 continued to be performed.