Annales historiques de la Révolution française Nº399 (1/2020)
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Cet article propose de déplacer les perspectives habituelles sur l’histoire de la conservation – la généalogie des politiques contemporaines de protection et de préservation – en étudiant comment la signification du terme se modifie au milieu du XVIIIe siècle et donne une portée nouvelle aux pratiques de la nature, qui traversent les années révolutionnaires. Ce basculement dans la processualité n’obéit pas à un grand projet de mise en forme de l’environnement mais plutôt à une série d’observations et d’expériences qui se répètent et circulent, installant le thème de la fragilité de la nature et de ses limites, c’est-à-dire une conscience historique nouvelle. Deux observatoires ont été retenus, qui ont des Jardins du roi en commun, mais des trajectoires différentes : Paris et les Seychelles.
This article aims to alter the usual perspectives on the history of conservation - the genealogy of contemporary protection and preservation policies - by studying how the meaning of the term itself changed in the mid-18th century, and how these changes would give a new meaning to the practices of Nature that spanned the revolutionary years. This processual shift was not dictated by an overarching enterprise to shape the environment. Rather, it followed a series of observations and experiences, repeated and circulated, establishing the theme of the fragility of Nature and Nature’s limits — in a word, the emergence of a new historical consciousness. Two observatories have been selected for this study, with common, yet different degrees of success, the King’s Gardens: Paris and the Seychelles.