Annales historiques de la Révolution française Nº412 (2/2023)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Les 21 députés de la Convention nationale guillotinés le 31 octobre 1793 furent traditionnellement considérés comme des députés girondins, évincés du pouvoir par leurs adversaires montagnards. L’étude biographique de Charles Louis Antiboul, député du Var, permet toutefois d’infirmer cette assertion, trop globalisante. Elle souligne la complexité entourant le positionnement de certains députés, qui semble échapper à la classique répartition tripartite des courants politiques. L’approche a-partisane revendiquée par Antiboul, avec pour seule ligne de mire la défense du bien commun, met en évidence une manière spécifique de se situer politiquement. Les raisons véritables qui présidèrent à la condamnation à mort du Tropézien semblent doubles. Elles prirent probablement naissance dans sa défense opiniâtre du département du Var, accusé de fédéralisme. Son interrogatoire par les fédérés marseillais précipita sa chute, étant alors soupc¸onné de collusion avec les rebelles.
The twenty-one deputies of the National Convention guillotined on October 31, 1793 have been traditionally considered as Girondin deputies, removed from power by their Montagnard opponents. The biographical study of Charles Louis Antiboul, deputy of the Var, however, challenges this assertion as lacking in precision. This research highlights the complexity inherent in the classification of certain deputies, who seem to escape the classic tripartite division of contemporary political positions. The non-partisan approach advanced by Antiboul, whose sole aim was to defend the common good, underscores a specific way of positioning oneself politically. The actual reasons behind the death sentence of the Tropezian appear to be twofold. These probably originated in his resolute defense of the department of the Var, which was accused of federalism. And his interrogation by the Marseilles federalists brought about his downfall, because he was suspected of colluding with the « rebels ».