Annales historiques de la Révolution française Nº413 (3/2023)
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Cet article s’intéresse à l’évolution des principes de formation des pauvres, croisant travail et instruction, que le pédagogue zurichois Johann Heinrich Pestalozzi développa entre les années 1770 et 1815. Ce dernier chercha, initialement, à établir les bases d’une formation que pourrait financer le travail industriel des enfants. Le travail infantile est alors perc¸u non seulement comme une source de revenu utile, mais plus encore comme un moyen de contribuer à la santé des jeunes pensionnaires par une activité constante et ordonnée. Quelque trente ans plus tard, alors que le travail juvénile en fabrique s’est considérablement développé sur le territoire helvétique, le pédagogue semble en mesurer les effets néfastes. Il cherche désormais dans les activités corporelles et la gymnastique – qu’il place au coeur de ses nouveaux projets d’instituts – le moyen de préparer le corps des enfants à l’exercice des gestes industriels qu’ils devront exercer leur vie durant.
This article focuses on the evolution of the principles of training the poor, combining work and education, developed by the Zurich pedagogue Johann Heinrich Pestalozzi between 1770 and 1815. Initially, Pestalozzi sought to lay the foundations for an education that could be financed by industrial child labor. Child labor was seen not only as a useful source of income, but even more as a means of contributing to the health of young boarders through constant, orderly activity. Some thirty years later, when child labor in factories had developed considerably in Switzerland, the pedagogue seemed to recognize its harmful effects. He then looked to physical activity and gymnastics - which he placed at the heart of his new institute projects – as a means of preparing children’s bodies for the industrial work they would have to perform throughout their lives.