ANNALES HISTORIQUES DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE Nº418 (4/2024)
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Pendant la Révolution française, le Midi fait figure de « terre de violence ». Dès le printemps 1790, les anciennes haines confessionnelles se transposent dans le débat politique. Le 10 mai à Montauban, le conflit qui oppose la Municipalité à la Garde nationale se termine dans le sang. Connu sous le nom de « massacre des patriotes », l’événement a de multiples échos : à l’échelle du Sud-Ouest, le massacre est interprété comme une attaque contre la Révolution ; dans la capitale, le sujet divise les députés à l’Assemblée constituante tandis que l’iconographie se l’approprie. Pendant la Terreur, les révolutionnaires découvrent que le massacre n’est pas le fruit des circonstances et qu’il s’inscrit dans un projet de plus grande envergure. Tous ces événements témoignent de la grande politisation des populations méridionales et de leur pleine implication dans les bouleversements révolutionnaires.
During the French Revolution, the Midi was considered a “land of violence”. From the Spring of 1790 onwards, long-standing religious hatreds were transposed to a political debate. On May 10th in Montauban, the conflict between the Municipality and the National Guard ended in bloodshed. Known as the “massacre of the patriots,” the event had multiple echoes. Throughout the South-West of France, the massacre was interpreted as an attack on the Revolution; in Paris, by contrast, the event divided deputies in the Constituent Assembly, and became an iconographic theme. During the Terror, revolutionaries discovered that the massacre was not the product of circumstance, but rather part of a larger project. All these events attest to the politicization of populations in the South of France, and their full involvement in revolutionary upheavals.