
Annales historiques de la Révolution française Nº422 (4/2025)
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Le séjour en France des exilés italiens ayant fui leurs pays en 1799 ne s’achève pas nécessairement avec le retour des armées républicaines dans la péninsule en 1800. Plusieurs d’entre eux décident en effet de le prolonger, en restant à Paris ou dans les grandes villes méridionales, afin de profiter des opportunités que cette « patrie d’adoption » peut leur offrir. Ainsi, tant par leur travail dans les écoles, les hôpitaux et l’administration, que par leurs initiatives commerciales et culturelles, ces Italiens parviennent à se faire une place dans la France napoléonienne. Cet article enquête sur les modalités de gestion mises en place par les institutions consulaires et impériales face à ces étrangers politiquement engagés, autant que sur l’évolution de leurs stratégies professionnelles. Dans un premier temps sera examinée la politique d’aides consentie par l’État via la Commission des secours pour les Italiens réfugiés entre novembre 1799 et mars 1801. Dans un second point, il s’agira d’analyser la fac¸on dont ces exilés cherchent à mettre à profit leurs compétences plurielles pour s’assurer des moyens de subsistance, quitte à se reconvertir professionnellement. Ce faisant, il s’agit de mieux saisir la manière dont l’exil politique se transforme progressivement en un processus d’intégration sociale.
The residence in France of Italian exiles who fled their country in 1799 did not necessarily endwith the return of theRepublican armies to the peninsula in 1800.Many of them decided to extend their stay, remaining in Paris or in the major cities in the South to take advantage of the opportunities their “adopted homeland” had to offer. Thus, through their work in schools, hospitals, and government, as well as with their commercial and cultural initiatives, these Italians managed to create a place for themselves in Napoleonic France. This article examines the management methods established by the Consulate and Imperial institutions in response to these politically active foreigners, as well as the evolution of their professional strategies. First, this article examines the aid policy granted by the State through the Relief Commission for Italian refugees between November 1799 andMarch 1801. Then the article analyzes how these exiles sought to use their diverse skills to secure their livelihoods, even if it entailed changing careers. Such investigations afford a fuller understanding of how the condition of political exile was gradually transformed into a process of social integration.