Histoire, Économie & Société (4/2019)
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Dans la société canadienne préindustrielle, la seigneurie constitue une composante fondamentale et caractérise les relations sociales ainsi que les modes d’accession à la terre. Au cours des deux siècles et demi pendant lesquels s’est officiellement maintenu le régime, les femmes ont joué un rôle significatif au sein de cette institution en détenant fréquemment l’autorité seigneuriale. Ces « seigneuresses », comme on les désigne dans les sources, sont toutefois rarement les égales des seigneurs et leur pouvoir est étroitement encadré par le droit et les conventions sociales. L’article s’intéresse aux formes et aux modalités de cette autorité seigneuriale féminine, qu’il s’agisse des religieuses-seigneuresses, des femmes concessionnaires de fiefs ou encore des héritières sans frère. Il vise à définir les formes et les limites de ce pouvoir féminin en croisant histoire du genre et histoire seigneuriale.
In preindustrial Canadian society, the seigneurial system is a fundamental component. It characterizes social relations as well as the method in which they access land. During the two and a half centuries while the institution officially stood, women played a significant role in the heart of this endowment, these women frequently held the seigniorial authority. These « seigneuresses », as they are referred to in the sources, are nevertheless rarely the equal of the "seigneurs" and their power is strongly regulated by law and social conventions. The article focuses on the forms and modalities of this female seigniorial authority, which include nuns-seigneuresses, women granted in fiefs by colonial authorities or heirs without brother. The piece aims to define the forms and limits of feminine power by crossing gender history and seigniorial history.