HISTOIRE, ECONOMIE ET SOCIÉTÉ (4/2024)
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Depuis une vingtaine d’années, la diplomatie culturelle est l’un des champs les plus labourés des études sur le fascisme dans sa dimension transnationale. L’accumulation des cas d’étude constitue désormais une vaste galaxie et permet de saisir combien cette « diplomatie parallèle » participe à la politique extérieure fasciste et fait partie intégrante de l’oeuvre de construction de l’impérialisme culturel du régime de Benito Mussolini. Néanmoins, cette historiographie dynamique s’est encore peu penchée sur les acteurs responsables de cette diplomatie culturelle. En s’attardant sur les Instituts Culturels italiens à l’étranger, entités fondées par le fascisme en 1926, cet article voudrait rassembler quelques réflexions liminaires sur les directeurs de ces Instituts, afin de montrer comment les politiques ministérielles de recrutement au sein du monde académique se heurtèrent à l’incapacité des professeurs des universités à satisfaire les objectifs ministériels d’influence politique à l’étranger. En conséquence, dans la seconde moitié des années 1930, on assiste à l’ascension de fonctionnaires : des enseignants et des journalistes, qui, après une longue expérience à l’étranger au service du Ministère des Affaires Étrangères italien, se retrouvent promus à la direction d’importants Instituts culturels. Parmi eux, on s’attardera plus particulièrement sur le parcours d’Aldo Bizzarri, directeur en charge de la relance de l’Institut culturel de Lisbonne entre 1937 et 1941.
For the past two decades, cultural diplomacy has been one of the most explored fields in the realm of transnational fascism studies. The extensive constellation of case studies has demonstrated how this « parallel diplomacy » assumed considerable importance within fascist foreign policy and was a foundational part of Benito Mussolini’s regime’s cultural imperialism. However, historiography appears to have still paid little attention to the actors in charge of this process. Focusing on the Italian Cultural Institutes abroad, institutions founded by fascism in 1926, this article aims to gather some preliminary reflections on their directors, highlighting how ministerial recruitment policies in the academic world clashed with the inefficiency of university professors in fulfilling ministerial objectives of political influence abroad. Therefore, during the second half of the thirties, we witness the rise of functionaries : teachers and journalists with long careers abroad serving the Ministry of Foreign Affairs, rewarded with the directorship of important Cultural Institutes. Among them, the article explores the case study of Aldo Bizzarri, director in charge of the Cultural Institute of Lisbon between 1937 and 1941.