REVUE D'HISTOIRE DES SCIENCES (2/2021)
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Les Institutions de physique (1740/1742) d’Émilie Du Châtelet suscitent depuis peu un intérêt croissant dans le monde anglophone, chez les philosophes analytiques. Une question controversée concerne les concepts d’espace et de temps de Du Châtelet. Je soutiens que le débat actuel sous-estime l’approche modale et la tournure épistémologique des considérations de Du Châtelet sur l’espace et le temps. Un regard historique sur la critique d’Abraham Gotthelf Kästner et le plagiat de Du Châtelet par Jean Henry Samuel Formey souligne l’importance de ce tournant. Dans ce contexte, je revisite le réalisme spatio-temporel de Leonhard Euler et son influence sur Emmanuel Kant.
Émilie Du Châtelet’s Foundations of Physics (Institutions de physique, 1740/42) has recently been attracting increasing interest from analytical philosophy in the anglophone world. Du Châtelet’s conception of space and time constitutes a controversial issue. I argue that the current debate underestimates the modal approach and epistemological turn in Du Châtelet’s view on space and time. A historical perspective on Abraham Gotthelf Kästner’s criticism and Jean Henry Samuel Formey’s plagiarism of Du Châtelet underlines the significance of this turning point. Against this background, I revisit Leonhard Euler’s space-time realism and its influence on Immanuel Kant.