Revue de l'histoire des religions (4/2017)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
Strabon X, 3 illustre comment, sous Auguste, un lettré grec qui a inventorié un monde globalisé par l’empire, a mis en oeuvre une démarche comparatiste pour définir un phénomène religieux : le genre courétique, qu’il inscrit dans « le fait orgiastique », et que les Anciens, et en tout cas les Modernes, ont rangé dans la catégorie plus large des cérémoniels mystériques. Après une relecture de l’analyse d’Henri Jeanmaire dans Couroi et Courètes, on examine à nouveaux frais comment Strabon, confronté à une question d’origine géographique, élabore une catégorie rituelle – des danses armées en musique avec enthousiasme –, en l’adossant à une conception de la religion comme voie d’accès au divin. Pour ce faire, il parcourt une multitude de ces rites et mythes, chez les Grecs et chez les Barbares.
Strabo X, 3 demonstrates how a Greek man of letters in Augustan times, the author of an inventory of the imperial, globalized word, developed a comparative approach for defining a religious phenomenon : the couretic genre – which he lists under “the orgiastic fact”, and which the Ancients, and certainly the Moderns, made into part of the larger category of mysteric ceremonies. Starting with Henri Jeanmaire’s analysis in Couroi et Courètes, I examine how Strabo, addressing a question of geographic origin, builds a ritual category – armed dances with music and enthusiasm – embedded within a conception of religion as leading to the divine. He thus refers to many rites and myths, among both the Greeks and the Barbarians.