
Revue de l'histoire des religions (4/2025)
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La bipartition entre signes « impétratifs » et signes « oblatifs » fait partie des catégories traditionnellement utilisées pour décrire les pratiques divinatoires à Rome. Or cette bipartition n’apparaît pas ailleurs que dans le commentaire de Servius à l’Énéide de Virgile. Cet article revient sur cette distinction en s’interrogeant sur son usage chez Servius, dans la littérature antérieure (à partir d’impetrare, impetrire, offerre), et sur sa valeur analytique pour les historiens modernes. S’il est douteux que la bipartition ait été utilisée à l’époque républicaine, elle éclaire en revanche un enjeu ancien et fondamental de la pratique divinatoire et augurale, qui a pu être sous-estimé : celui de la portée ou de la « pertinence » du signe divin.
The distinction between “impetrative” and “oblative” signs is one of the categories traditionally used to describe divinatory practices in Rome. Yet this distinction appears nowhere other than in Servius’s commentary on Virgil’s Aeneid. This article reconsiders this distinction, looking for any traces of it in earlier literature (from impetrare, impetrire, offerre), questioning its use and its analytical value. While it is doubtful that this distinction was commonly used during the Republican period, it does shed light on a fundamental issue of divinatory and augural practice, which is sometimes underestimated by modern scholars : the scope or the “relevance” of the divine sign.

