Revue de l'histoire des religions (2/2008)
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Le deuil dans la littérature romaine est considéré comme une forme particulière de tristesse. Il s’agit d’une émotion, qui pourtant est rarement décrite dans son aspect privé et intime. Quand on parle de deuil, c’est plutôt l’aspect rituel qui est mis en avant. Cette émotion en effet est ritualisée et mise en scène publiquement lors des funérailles. La fonction de ce rite est de canaliser la douleur pour la contrôler afin qu’elle ne sombre pas dans le paroxysme. Si la ritualisation du deuil a un effet cathartique, elle est en même temps aussi le moteur d’autres émotions qui surgissent au moment des funérailles. Le rite est un élément qui permet de passer d’une dimension affective et intime à un fait social et public, il est un point de départ et d’arrivée des émotions.
Mourning in the Ancient Roman literature is considered a peculiar sort of sadness, but it is rarely depicted as a private emotion. Speaking of mourning mostly implies a reference to its ritual side. This emotion is ritualised and staged during the funerals. The function of this rite is to canalize the sorrow as to keep it in control, avoiding paroxysm. The ritualism has hence a cathartic sense, but at the same time it gives way to other emotions rising during the funerals. The ritual allows proceeding from a domestic and intimate dimension to a social and public event: it is a departure and a final goal for the emotions.