Revue de l'histoire des religions (2/2008)
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Deux fois dans les Lois, Platon légifère sur les funérailles et, dans les deux cas, il interdit la récitation des chants funèbres. Pour toute une tradition, cette interdiction ne ferait que prolonger une censure du thrène initiée par les premiers législateurs grecs. Mais un examen plus attentif montre que les lois qui ont accompagné le développement de la cité démocratique n’ont pas interdit le thrène mais seulement limité sa pratique. Il faut alors reconnaître l’originalité des réformes de Platon qui, de façon cohérente avec ses développements sur la musique et l’au-delà, invente une forme de funérailles en rupture totale avec les cérémonies de l’Athènes démocratique et où l’oraison funèbre (epitaphios) n’a pas plus de place que le thrène.
Twice in the Laws, Plato legislates on funeral ceremonies and, in both cases, he prohibits the recitation of dirges or funeral laments. For a whole tradition, this prohibition is nothing but a continuation of the dirges’ censure initiated by the first Greek legislators, such as Solon. But a more attentive examination shows that the laws which accompanied the development of the democratic city only limit the practice of the dirge without abolishing it. It is then necessary to recognize the originality of Plato’s reforms who, in a coherent way with his developments on music and after-life, invents a form of funerals in total rupture with the ceremonies of the democratic Athens and where the funeral oration, epitaphios, has no more place than the dirge (thrênos).