Revue de l'histoire des religions (1/2010)
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Apôtre de la liturgie, Letourneux souhaitait revitaliser le lien émotionnel qui relie le fidèle à toute liturgie. Par des commentaires destinés à« inspirer » le « sentiment » des chrétiens, il scrute un mystère sémiotique déployé dans le temps liturgique. Il en contemple la disposition, dans l’esprit de cette esthétique théologique analysée par Ursvon Balthasar. Cette étude privilégie la liturgie singulière du Vendredi Saint, rebelle a priori à toute approche esthétique, puisqu’en ce jour le dépouillement maximal des modes d’expression mime une véritable dramaturgie de la Passion. Le sentiment religieux, confondu avec la mystagogie, consacre la beauté paradoxale du Serviteur défiguré, en cette Gloire enténébrée où se consomment la mort et la résurrection du Signe, en quelque sorte la pâque de toute esthétique chrétienne.
An apostle of the liturgy, Letourneux wished to revitalize the emotional link between the faithful and the liturgy. Through commentaries destined to inspire the sentiments of Christians, he scrutinizes a semiotic mystery that unfolds within the liturgical time frame. In the spirit of theological esthetics as analyzed by Ursvon Balthazar, he studies its disposition of this mystery. The present study focuses on the Good Friday liturgy, seemingly irrelevant to any aesthetic approach, since the extreme sobriety of expressive modes on this day is the enactment of a veritable dramaturgy of the Passion of Christ. Religious sentiment, merging with mystagogy, consacrates the paradoxical beauty of the marred Servant, in a dimmed glory where the death and resurrection of the Sign, as it were the Passover of all Christian esthetics, are acted out.