Revue de l'histoire des religions (2/2011)
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Sur la base d’une recherche ethnographique de terrain menée en France et en Italie, cette contribution interroge le concept de secret inhérent aux pratiques de production et de reproduction de l’objet-relique dans la clôture chrétienne contemporaine. Elle s’intéresse aux traitements matériels et symboliques opérés principalement par des Carmélites sur les restes d’un saint ou d’un bienheureux. Plus encore, elle s’attache au rôle du secret dans le contrôle d’un processus et à l’apparition de compétences hiérarchisées, inscrites dans un système de communication réservé à une minorité. Il s’agit d’observer comment ces religieuses, s’étant sous traites à l’influence du clergé séculier, ont su – par le biais de pratiques dissimulées – s’aménager des niches de compétence et d’autonomie.
On the basis of ethnographic fieldwork carried out in an Italian-French context, the notion of secrecy is considered within production, re-production and signification practices applied to relic-objects in the contemporary Christian monastic tradition. This study looks at the material and symbolic procedures performed on the remains of a saint or a blessed, principally by Carmelite nuns. It also looks at the role of secrecy in controlling a process and at the establishment of diversified roles, hierarchical sets of skills and a confidential communication system. Having eluded the influence of the secular clergy, these nuns are women who have attained precise areas of competence and autonomy.