
Revue de l'histoire des religions (1/2014)
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Le but de l’article est de réviser la notion de la « distinction mosaïque ». À y regarder de plus près, le livre de l’Exode comporte non pas une, mais trois distinctions « mosaïques », dont aucune ne porte sur la vérité et la non-vérité, mais plutôt sur la servitude et la liberté, le peuple élu et les autres, l’ami et l’ennemi. Le monothéisme de la vérité n’apparaît que plus tard, avec le Deutéro-Isaïe, Jérémie et d’autres prophètes plus tardifs et post-exiliques. La religion fausse, à savoir l’idolâtrie, y est objet de dédain et de dérision, mais pas de persécution violente : les autres dieux n’existent simplement pas. Cette nouvelle idée ne supplante pourtant jamais le monothéisme de la fi délité, qui reste dominant dans les trois religions abrahamiques.
The article aims at a revision of the notion of « Mosaic distinction ». A closer look at the book of Exodus shows not one, but three « Mosaic » distinctions, which are not about truth and untruth, but about slavery and freedom, the chosen people and the rest, friend and foe. The monotheism of truth comes only later, with Deutero-Isaiah, Jeremiah and other late- and post-exilic prophets. The false religion, i.e. idolatry, is an object of scorn and derision, but not of violent persecution. The other gods are deemed inexistent. This new idea, however, never supersedes the monotheism of faithfulness that remains dominant in the three Abrahamic religions.

