L’article s’inscrit dans une réflexion sur les rapports entre travail scolaire et travail hors la classe. Plus précisément, à travers la question de la lecture cursive au collège, il s’agit d’analyser en quoi des malentendus ou des effets de dissonance peuvent émerger d’une conflictualité entre réquisits scolaires et pratiques de suivi des familles, et être potentiellement à l’origine d’un creusement des inégalités d’apprentissage. La lecture cursive est possiblement le lieu d’un brouillage de frontières entre univers scolaire et extrascolaire, tant par la place qu’elle occupe parmi les autres objets et activités du cours de français que par les supports sur lesquels elle s’exerce. Ce statut particulier peut n’être pas intelligible pour des parents demilieux populaires, généralement peu familiers des pratiques individuelles de lecture et des codes scolaires pédagogiques contemporains, et engendrer chez eux des pratiques/logiques d’accompagnement qui peuvent entrer en contradiction avec les visées de l’école.