Langue française n° 161 (1/2009)
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La perspective adoptée dans cette étude consiste, toout d'abord, à considérer que le discours - ensemble plus ou moins complexe de séquences sonores et/ou écrites associées à du sens - constitue fondamentalement un agencement de représentations. En première approximation, je dirai que les suites Max est en retard, Max est bien en retard, Max est malheureusement en retard, Que Max soit en retard ne surprend personne, Max est apparemment en retard correspondent à autant de manières de représenter de ce que j’appellerai – provisoirement – « le retard de Max ». Après avoir présenté le cadre théorique sur lequel s’appuie ma démarche, je m’attacherai à rendre compte de la particularité des phénomènes liés à l’emploi de la construction désignée par le schéma [ comme si A].
The approach presented in this paper is based on a principle which originates from recent publications on polyphonie : the discourse is fundamentally seen as a set of representations, and discursive strategies are relationships between two (or more) viewpoints. The author focuses more particularly on constructions which represent the speaker’s attitude towards a given viewpoint. Comme si A appears to be one of those constructions. A distinction is made between basic properties of comme si A on the one hand, and specific properties – due to the combination of comme si A with a given context – on the other. The author then shows how it is possible to account for such a variety by resorting to the concept of a linguistic continuum defined by two extremes : stratégie de contestation and stratégie d’atténuation.