Langue française n° 179 (3/2013)
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Cet article repose sur l’idée que les événements partagent avec les dates la propriété d’être essentiellement ponctuels, et que dater un événement suppose que l’on commence par le viser comme un point, pour affirmer sa coïncidence avec un autre point, lui-même déjà situé dans le temps, et qui peut être soit une date au sens propre, soit un autre événement. Les dates elles-mêmes sont repérées par le recours à une combinaison de divers événements cosmiques cycliques, et d’un événement historique fondateur. La datation est la condition de l’identification des événements : la mention des participants n’y suffit pas, puisque tout événement peut se répéter en conservant les mêmes participants. Mais la datation n’achève pas l’identification des événements, leur localisation spatiale est tout aussi essentielle, ce qui donne aux événements leur statut ontologique particulier d’entités à la fois spatiales et temporelles.
This article argues that events and dates have in common the property of being both punctual, and that, in order to give an event a date, one has first to reduce it to a point, no matter how long is the process it is based on, then to make it coincide with another point, the date, already and independently situated in time. As for the dates, their temporal location is determined by reference to a variety of cosmic, cyclic events, associated with one basic, historic event. Datation is a condition for events to be identified, because any event is repeatable with the same participants. But it is not enough: spatial localisation is essential, too, for an event to be uniquely identified. Hence the very particular ontological status of events.