Romantisme n° 140 (2/2008)
Pour acheter ce numéro, contactez-nous
Recevez les numéros de l'année en cours et accédez à l'intégralité des articles en ligne.
L’oeuvre de Mérimée, La Guzla , a été le plus souvent lue, depuis sa parution en 1827, comme une parodie ou comme un témoignage des coutumes et des moeurs des Slaves du sud. Son originalité profonde et dérangeante tient à la violence qui l’imprègne à tous les niveaux, que ce soit dans la description des moeurs ou dans le traitement de la langue. La violence physique censée caractériser le monde primitif n’est en fait que la partie visible d’une violence qui frappe les repères et les identités, les dilue et finit par les détruire. Mérimée exprime à travers elles les menaces qui pèsent sur le monde primitif, gagné peu à peu par la civilisation.
Mérimée’s work, La Guzla , has been most of time read since its publication in 1827 as a parody or as a testimony of the customs and manners of southern Slavs. Its profound and disturbing originality comes from the violence which pervades it at all levels, either in the description of manners or in the treatment of language. Physical violence supposed to characterize the primitive world is indeed only the visible part of a violence which reaches landmarks and identities, dilutes them and, in the end, destroys them. Mérimée expresses through them the threats that hang on the primitive world gradually overcome by civilisation.