Romantisme n° 153 (3/2011)
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À côté de l’histoire humaine des animaux, évoquant les manières dont l’homme s’approprie les bêtes, il est temps de bâtir l’histoire personnelle, animale, de ces êtres vivants subissant, réagissant, agissant, et de se poser des questions nouvelles comme celle-ci : de quoi et comment meurent les chiens au XIXe siècle, et que deviennent leurs cadavres ? Or, la littérature peut apporter beaucoup à ce genre de question, notamment en informations sur le quotidien animal, son croisement avec d’autres sources prouvant sa fiabilité, peut-être parce que ces éléments sont souvent traités comme des décors d’histoires, n’ayant pas besoin d’être beaucoup travaillés. À condition évidemment de traiter au préalable cette littérature comme un ensemble de discours situés, on peut avec elle reconstituer les morts brutales des chiens et les abandons de leurs cadavres un peu partout, avant que ne s’installent peu à peu d’autres traitements.
Alongside the human history of animals, which evokes the ways in which man has made animals his own, it is now time to construct the personal, animal, history of these living, subject beings capable of acting and reacting, and raise new questions such as: of what and how did dogs die in the 19th century and what happened to their cadavers? Indeed, this type of question can be answered to a great extent by information available in the literature on the daily lives of animals, and by crossing it with other sources to prove its reliability, perhaps because these elements are often dealt with as historical backgrounds, with no need for specific elaboration. Naturally, provided that this literature is treated as an ensemble of situated discourses from the outset, it can be used to reconstitute the brutal deaths of dogs and the abandon of their cadavers more or less anywhere, before their fates became subject to other treatments.