Comment, après 1830, les critiques de profession mais aussi les romanciers-critiques prennentils en considération les ambitions sociologiques que manifeste le roman, en particulier le roman de moeurs nouvellement promu ? Répondre à une telle question revient à montrer comment la critique contemporaine a su témoigner avec lucidité des révolutions du roman, mais aussi mettre l’accent sur sa nouvelle ambition sociale. Le roman se voit alors l’objet de trois sociologies complémentaires : la première consiste à le considérer lui-même comme un phénomène social ; une autre à étudier, non sans inquiétude souvent, son extraordinaire influence ; la dernière à considérer le roman comme un analyste privilégié des pathologies sociales, ce genre lui-même en révolution se révélant propre à dire les dysfonctionnements d’une société en crise.