Romantisme n° 161 (3/2013)
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À la lumière des mémoires militaires fleurissant à partir du règne de Napoléon, l’article étudie comment, dans l’oeuvre qu’il consacre à la figure du soldat qu’il a décidé de ne plus être, Alfred de Vigny s’affirme comme écrivain en renouvelant le genre de l’histoire militaire. Alors que l’armée moderne réduit tout soldat au rang de simple exécutant de devoirs souvent cruels, l’auteur se refuse à ériger les récits militaires en épopées célébrant l’héroïsme guerrier. Comme pour restaurer une aristocratie de l’esprit, il magnifie plutôt la grandeur d’une conscience forte, que ne saurait imposer aucune autorité mais que peuvent forger des leçons de vie telles qu’en transmet son ouvrage.
This article studies, through a comparison with the genre of the military memoir, which flourishes with the beginning of Napoleon’s reign, how Alfred de Vigny asserts himself as a writer renewing with the genre of military history. At a time when the modern army is turning the rank and file soldier into the mindless executioner of often cruel obligations, Vigny refuses to turn military narratives into epics celebrating martial heroism. Instead, rather as if to reinstate an aristocracy of the mind, he chooses to magnify the value of strength of consciousness, something no authority can impose but which the lessons of life transmitted by such works as his can help forge.