La présence durable d’un théâtre français dans quelques villes étrangères comme la circulation de troupes françaises en Europe et dans ses confins nourrissent un cosmopolitisme artistique déjà ancien parmi les élites locales, francophiles ou francophones. Un changement de nature et d’échelle se produit avec les tournées internationales de vedettes de la scène, telles Rachel au milieu du siècle et Sarah Bernhardt sous la Troisième République. Les représentations dramatiques données sur le continent américain constituent les prémices d’une mondialisation culturelle dont le théâtre français est alors le vecteur. S’observent dans ces tournées des phénomènes de brouillage esthétique, de déhiérarchisation des valeurs artistiques, de transformation des critères d’évaluation de l’oeuvre théâtrale : autant de signes, perceptibles à l’échelle mondiale, d’une démocratisation de l’art dramatique, déjà en cours à l’intérieur des frontières nationales.